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cognitif et sa construction de façon plus
différenciée, transdisciplinaire, à prendre
en compte l’information transmise par les
médias multiples et aussi les connaissances
acquises par les acteurs à l’école de leur
vie, entre autres, professionnelle. La
trilogie savoir-connaissance-information
dans le prolongement de Dewey (Legroux,
2008) se révèle pédagogiquement très
éclairante et fructueuse.
La connaissance, comme le porte son
étymologie, est un cognitif incorporé à
l’acteur. Elle fait corps avec lui. Est le
produit de ses expériences, de ses
interactions organisme - environnement.
Ce qu’il fait qu’il n’est pas un idiot culturel
mais au contraire un être intelligent,
réflexif, parlant, pilotant son devenir. Mais
ce cognitif fait tellement partie de la vie de
l’acteur, qu’il a du mal à se formuler et
encore plus à se formaliser. Il est en grande
partie insu, tacite, pré-conscien
L’information à l’opposé, est une unité
cognitive autonome, pouvant même
changée de support médiatique-orale, écrit,
visuel, électronique. Elle est flottante.
Le savoir est le cognitif échangeable,
interface entre les deux: de la connaissance
formulée et formalisée ou de l’information
organisée et structurée.
Produire du savoir nécessite de se
brancher au moins sur l’une ou l’autre de
ces sources, au mieux sur les deux en les
dosant de manière optimale. Ne se
connecter qu’à des ouvrages porteurs
d’informations multiples c’est produire un
savoir apparemment objectif et universel
mais décontextualisé. Rester obstinément
et exclusivement attaché à ses sources
expérientielles, c’est produire un savoir
très subjectif, peu échangeable et
communicable. D’où la nécessité
pédagogique, pour transformer les acteurs
sociaux en auteurs de savoirs universitaires
et professionnels - d’alterner, de combiner
et de confronter expressions personnelles
et empiriques avec prise d’informations
bibliographiques, analyses et synthèses.
Une opération est centrale pour cette
perlaboration cognitive: écrire. Centrale
mais difficile. Aussi pour cette production
de savoirs, la première stratégie
pédagogique est de jalonner le parcours de
production d’écrits. Dès la première
session, il est demandé à chacun, de
résumer l’idée de projet de recherche en
une phrase: première production. La
deuxième session, on a demandé de
produire cinq pages pour préciser le projet
sur tel objet, pour tel objectif, avec tel
public, avec telle méthode. A la fin de la
première année: 30 pages pour synthétiser
le travail de l’année et préparer le travail
de la seconde année. A la sixième et à la
septième session, nous avons voulu des
écrits de synthèse sur deux modules: le